Chaque être humain est un livre ouvert qui écrit de sa plume les pages tumultueuses de sa vie. Je n'ai jamais été fan de lecture puisqu'au final, tous ces vieux bouquins finissent tous par prendre la poussière. Ce ne sont que de piètres histoires d'amour, de capes et d'épées, de romans à l'eau de rose qui finissent toujours dans une utopie irréelle. Est-ce vraiment raisonnable ? Vivre avec cet espoir de connaître un conte de fée ?
Quand je les vois tous rire, s'aimer, se déchirer, puis pleurer, je me dis que l'être humain est vraiment faible. C'est pittoyable ! Vivre, c'est se battre ! Comme le disait Darwin et telle est ma philosophie, la loi du plus fort est toujours la meilleure. Je parie que vous me pensez cruelle, mais vous n'avez aucune idée de qui je suis. Tout ce que vous devez savoir, c'est que je ne suis personne, et plus serez loin de moi, mieux ce sera pour vous..



Née à New York aux Etats Unis, d'un père Serbe et d'une mère Américaine, j'ai grandit dans les quartiers plutôt malfamés de la ville, mais ça ne m'empêchait pas d'être une gamine heureuse. A cette époque, j'ignorais que ma vie allait radicalement basculer, je nageais dans l'innocence pure et simple, et tout me paraissait beau. Je me complaisais dans mon petit monde.

Et c'est un 11 Septembre que toute mon existence vola en éclats. La sonnerie de l'école soudain retentissait suivit de près par quelques explosions et de violentes secousses. Tous les gamins hurlaient, pleuraient, se cachaient jusqu'à ce que les bruits sourds du ciel s'estompèrent.
Je ne comprenais pas encore ce qui se passait, et puis j'attendis mes parents, mais en vain, et quelques heures plus tard, on m'annonçait que j'étais devenue orpheline...



Je vais faire court. Je ne vais pas décrire ce que j'ai bien pu ressentir, tout le monde sait que c'est dur de perdre des êtres qui nous sont chers, et nous avons tous une manière plus ou moins différente de l'exprimer, mais ça l'est encore plus lorsqu'il ne vous reste plus personne. Et la question principale est, pourquoi moi ? et pas quelqu'un d'autre ?
Quand on est gamin, on l'impression d'avoir le ciel entier qui nous tombe sur la tête, mais moi, c'est ma vie qui n'avait plus aucun sens.


Les années suivantes, je grandis à l'orphelinat devenant un vrai cauchemar pour mon entourage et les pauvres familles qui s'étaient aventuré à m'adopter.
Je passai le tiers de mon temps à martyriser les autres enfants. J'arrachai les tignasses des filles, ou leur y collait un chewing-gum , me réjouissant de les voir geindre et pleurer de leur sort. Quant à celles qui me résistaient, je les giflais directement et le pire, c'est que je finissais toujours par m'en sortir tout en finesse. Les garçons quant à eux, je me débrouillais au mieux pour pourrir leur existence tout comme on avait pourri la mienne.


Je devins d'un désagréable tel, que je fus soumise à un suivit psychologique.
Les médecins disaient que j'étais une enfant instable, d'autres que je n'étais qu'une petite racaille qu'il fallait sévèrement punir. Quand je les écoutais parler de mon sort, je ricanais doucement dans mon coin. Plus le temps passait plus je devenais violente avec les autres, je poussais certains dans les escaliers, leur jetais des pierres, je trouvais n'importe quoi à leur infliger et j'en prenais un malin plaisir.



Mais je finis par me lasser de l'ambiance, et je fuguai afin de trouver un autre terrain de jeu. Je marchais dans les ruelles sans vraiment savoir où mes jambes me mèneraient. Puis un jour, je heurtai un homme de plein fouet si bien que mon petit corps emmené par l'élan fut projeté en arrière. Mes coudes me brûlaient affreusement et mon dos me tiraillait. Oh et bien et bien, faites attention où vous mettez les pieds petite me lança t-il en s'approchant de moi. Puis, il me prit le bras afin de m'aider à me relever.
J'avais mal partout et n'avais qu'une envie, lui faire payer. Je levai les yeux pour observer son visage, puis ne lâchai aucun mot de remerciement. L'homme me tourna ensuite le dos et sans réfléchir une seconde de plus, je serrai fort le poing et partis pour directement le frapper droit dans le dos, mais sans comprendre ce qui m'arriva, il fit aussitôt volte face à me stoppa net dans mon geste. Je fus si surprise et effrayée à la fois, que j'écarquillai aussitôt les yeux et demeurai un instant immobile.


Pas mal pour une gosse, mais je pense que tu peux mieux faire, ajouta t-il avec le sourire. Je fronçai les sourcils. Evidemment, quel genre de personne resterai aussi calme face au monstre que j'étais. Du haut de mes 14 ans, j'ignorais que cet homme allait changer ma vie: Ezechiel.

A l'époque, je ne saisissais pas son " tu peux mieux faire", ce n'est que quelque années tard que j'en compris la signification.
Je ne vais pas tergiverser pendant des heures, mais dès ce jour, Ezechiel me prit sous son aile et m'éleva comme sa propre fille. Oh biensûr, je ne fus pas tendre à mes débuts avec lui, mais il trouva ce qu'on appelle "le truc" qui réussissait à me calmer. J'appris à aimer cet homme comme mon propre père. Avec lui, je suis devenue une vrai personne, il m'appris tant de choses qui m'ont permis de changer. Ce n'est pas vraiment le genre de choses qu'on apprend à une enfant, mais j'y trouvais mon bonheur. Par exemple, j'adorais passer des heures entières à viser des cibles avec une arme à feu, et toutes sortes de choses interdit aux autres enfants.


Ezechiel est le genre d'homme qui baigne dans les magouilles, ce que vous appelez principalement "mafieux", son travail c'est d'engager des gens pour en tuer d'autres, et les payent une fois que le travail achevé.
Quant à moi, il a toujours refusé que je soit mêlé à ses affaires, mais un jour les choses faillirent mal tourner. Un de ses client s'avéra insatisfait de son butin et tenta de s'en prendre à lui et lui mettant un couteau sous la gorge. Pour moi, ce fut évident, il était hors de question que je perde à nouveau un père. Mon sang ne fit qu'un tour, j'attrapais l'arme à feu qu'il m'avait offert et n'hésita pas une seule seconde à tirer. L'homme s'effondra ensuite et ne montra plus aucun signe de vie.
Mon premier réflexe fut de courir au bras d'Ezechiel, sans même me soucier que je venais de tuer quelqu'un pour la première fois. Et même lorsque mon regard se posa sur ce cadavre dont le sang s'écoulait, ça ne me faisait ni chaud ni froid.


Ezechiel quant à lui compris. Il m'inculqua ensuite comment devenir la tueuse parfaite. J'appris à manier le plus d'arme à feu possible, tout comme les armes blanche, j'appris aussi me battre et surtout à pouvoir anticiper une quelconque situation, toujours avoir une longueur d'avance sur autrui et prévoir toujours un plan de rechange. Aujourd'hui, je bosse pour lui et mon boulot m'amène à Cherokee où j'ai quelques affaires à régler.