La vie à Cherokee était barbante. Bien loin de celle que je menais à Manchester. Les boîtes de nuit huppées. Les restaurants chics. Les virées à plus de cent kilomètreurs sur l’autoroute en pleine nuit. Ça me manquait. Bien sûr j’avais trouvé quelques ersatz dans le quartier. Une bonne bouteille, une ligne de coke et une jolie fille comblait mes longues soirées. Mais je devais avouer que mon plus grand passe-temps valait bien toutes les distractions. Pourrir la vie d’Holly. Si j’étais venu vivre ici c’était uniquement pour cela. Ajouter Edouard dans le lot, et c’était parfait. Les trouver avait été plus facile que je ne l’avais imaginé. L’adresse de leur… notre père présente sur les enveloppes de pension avait été la piste de départ. J’avais engagé, sans en parler à ma mère, un détective afin d’en apprendre plus sur mon géniteur. Par association j’ai découverts l’existence de ma chère demi-sœur. Taggart. Un nom de famille qui m’était exaspérant à entendre, et qui avait résonné dans la presse. Une histoire de secte ou je ne sais quoi où elle a été mêlé. Je me suis promis d’en découvrir plus à ce sujet, car j’ai l’intuition que ça n’a pas été la meilleure partie de sa vie. Si ça peut m’aider à lui faire payer je n’hésiterais pas.
Je secouais la tête, sortant de mes pensées. Il était quelque chose comme quinze heures lorsque j’avais décidé de sortir. J’étouffais dans mon duplex – non pas que je me plaignais du lieu – mais j’avais besoin de m’aérer. Les cours me prenaient pas mal de temps, aussi incroyable que ça puisse paraître je continuais d’étudier. Le cancer de ma mère avait été une sorte de déclic. J’avais envie qu’elle soit fière. Après avoir enfilé un jean, un t-shirt et une paire de converse, je pris portable et clé et sortis. J’habitais à quelques pas de Keilan, ce que je considérais le plus proche d’un ami étant donné que je m’en faisais assez peu. Entre nous c’était fraternel. Un peu comme j’aurais aimé que cela soit si j’avais vécu avec d’autres gosses. On s’était rencontré suite à notre passion commune pour les substances illicites. Il avait besoin de tunes, et naturellement je l’avais dépanné. Je me demande encore pourquoi vu que je n’étais pas tellement du genre à aider autrui. Peut-être que j’avais vu son potentiel déconneur. Il n’y avait que lui pour m’envoyer des vidéos à la con à trois heures du matin. L’autre truc qui me plaisait chez lui, c’était son talent. Il était designer, et de ses doigts naissaient de véritables trésors. Depuis quelques temps il se mettait à dessiner des fringues pour hommes, et c’est naturellement – et aussi par narcissisme – que je m’étais proposé comme mannequin. D’où ma visite de cette aprem. En même temps il ne pouvait pas rêver mieux que moi comme modèle. J’avais la taille, le physique et la passion des fringues. Arrivé en bas de son immeuble, au niveau de l’agence, je sonnais et entrais, me dirigeant à l’étage supérieur. Je relevais mes lunettes de soleil sur le nez et toquais à la porte. Celle-ci s’ouvrit sur mon ami. « Livraison express de mon corps de rêve pour Monsieur O’Leary. » dis-je, paré de mon plus beau sourire.
@destiny.
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Sujet: Re: Dress me, I'm your manne-quin | Keilan Mer 10 Juil - 21:06
Dress me, I'm your manne-quin ♥ Ft : Marlou ♥
♪ Give me love like her, 'cause lately I've been waking up alone, Paint Splattered teardrops on my shirt, Told you I'd let them go Je posais sur le rebord de la table basse un de mes cahiers de culture, comme je les appelais et me redressais afin de voir ce que je pouvais faire en attendant ma visite. Passer mon temps à remplir des pages blanches d'informations plus ou moins intéressantes était tout à fait passionnant, mais pouvait s'avérer fatiguant au bout d'un moment. C'est une passion pas vraiment commune. Si certains préfèrent faire des mots mêlés, des sudokus ou encore passer leur temps sur internet, moi je m'instruis. En consultant des encyclopédies, des articles de presse, des blogs. Peu importe tant que la source est fiable. D'ailleurs c'est assez surprenant d'apprendre qu'en Floride il est interdit de faire l'amour à un porc-épic.. Quelqu'un à dû tenter pour prohiber cet acte.. ?
J'enlevais mes lunettes de vue, les lançant sur le canapé. C'était un vrai bordel chez moi, rien n'était en place on trouvait de tout partout. C'était insupportable pour certaines personnes, mais ça me rassurait. En même temps j'avais toujours vécu dans un environnement mal rangé. C'est le quotidien d'une grande famille. Un père qui laisse son journal et ses clopes n'importe où ; une mère qui ne s'en sort pas avec le repassage et les nombreuses piles de vêtements pliées qui ornent le sofa ou le fauteuil.. Puis de nombreux gamins qui laissent leurs jouets n'importent où, leurs cahiers ou bien leurs accessoires. C'est exactement ce que je faisais à vingt quatre ans. Heureusement, mon appartement était très propre, chose que nous avaient inculquée nos parents : bordéliques oui, sales non. Je soupirais et m’attelais à faire un peu de rangement, pire des punitions pour moi. Cependant quand on invitait quelqu'un à nous rendre visite, surtout dans le cadre d’essayages, autant que ce soit dans une place plus ou moins ordonnée.
Au bout d'une demi-heure j'avais arrangé la pièce à vivre, apportant trois de mes nouvelles tenues. Chemise, pantalon et veston dans un style british, décontracté puis T-shirt pantacourt et ceinture en jean et enfin le fameux jean accompagné d'un débardeur façon habillé et un foulard. Bien entendu ce n'étaient que des prototypes, le tout était pratiquement finalisé. J'avais juste besoin de Marlon pour qu'il me serve de mannequin et me dise ce qu'il pense des matières et de la découpe. Intérieurement je pensais ne pas avoir fait de fautes de goût, mais je dois avouer que des avis extérieurs étaient indispensables.
Entendant la sonnette retentir je me dépêchais d'aller ouvrir, abandonnant mon croquis. Je me retrouvais face à Marlon. Une personne que j'appréciais particulièrement, il était tout aussi perché que moi et accro aux réseaux sociaux, points communs non négligeables. De plus son attirance pour la mode allait énormément me servir dans mon travail, j'en étais sûr. : « Livraison express de mon corps de rêve pour Monsieur O’Leary. »
« Quel honneur tu me fais. Je souriais et le laissais entrer. Tu veux boire quelque chose, un café ? D'ailleurs tu savais que le café, et le tabac, sont plus dangereux à long terme que la résine de cannabis ? Aucun intérêt, enfin, fais comme chez toi. Comment tu vas ? »
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Sujet: Re: Dress me, I'm your manne-quin | Keilan Ven 12 Juil - 16:13
Fashion put it all on me
Marlon feat Keilan.
« Quel honneur tu me fais. » me répondit-il en souriant. Il se poussa pour me laisser entrer. J’aimais bien venir chez lui. On était assuré de déconer, et puis je repartais toujours avec un petit quelque chose. J’avançais dans l’appartement avant d’aller me poser sur son canapé et de poser téléphone et clés sur sa table basse. « Tu veux boire quelque chose, un café ? D'ailleurs tu savais que le café, et le tabac, sont plus dangereux à long terme que la résine de cannabis ? Aucun intérêt, enfin, fais comme chez toi. Comment tu vas ? » J’éclatais de rire. Keilan donnait l’impression d’être hyperactif parfois. Il était capable de me sortir des trucs, des informations farfelues n’importe quand. « Tu devrais peut-être arrêter le café. Quant à moi, je te prendrais bien une bière si tu as. » Mon ami se dirigea vers le frigo tandis j’attrapais un de ses carnets poser sur sa table. J’aimais bien regarder ses gribouillis. Keilan était doué dans ce qu’il faisait et bourré d’imagination. « Ecoute, je vais bien. Ça se passe quoi, les études, les sorties, les filles. » Etant deux mecs, nous discutions de tout et n’importe quoi, et surtout des filles. Mon égo me poussait à lui parler de mes conquêtes. Je n’étais pas là depuis longtemps mais j’avais déjà fait des ravages. Chez mes voisines déjà, et quelques camarades de classes. « Et toi, ça avance ton boulot ? » On se confiait assez facilement. En fait, on était devenus amis rapidement. Et c’était assez étonnant. J’avais, et j’ai toujours, un caractère à la con, j’en suis conscient, et en général j’ai du mal à me construire de réelles amitiés. Mais avec lui c’était assez simple. Par moment, je me disais que j’aurais bien aimé avoir un frère dans son genre.
Il n’y avait qu’une chose sur laquelle je ne lui révélais pas tout. Ma venue ici. A ses yeux, j’avais eu besoin de bouger, de changer d’air tout en me concentrant sur mes études. Ma mère avait choisi Cherokee, loin de toute grande ville et distraction, pour que je me tienne tranquille. Je restais assez vague sur ma famille, ne lui parlant pas de ma demi-sœur Holly, et de tout ce qui s’en suivait. Ce n’était pas parce que je ne lui faisais pas confiance. Il m’avait prouvé plusieurs fois que je pouvais croire en lui. J’étais juste discret là-dessus, pour ne pas l’impliquer dans mes histoires. Moins il en savait, mieux il se portait. De plus, je n’étais pas sûr qu’il la connaisse et cette incertitude pouvait me coûter. « Mon cher Keilan, je ne suis pas venu que pour faire la causette. » dis-je en souriant. Je me relevais à moitié, pour farfouiller dans ma poche et y extirper un petit paquet. Je le secouais au-dessus de ma tête. J’attendis qu’il vienne s’installer à côté de moi pour l’ouvrir. « On ne change pas une équipe qui gagne. » Deux gélules d’un rose pâle tombèrent dans ma main. Un petit peu de LSD pour passer une bonne après-midi. Je souris à mon ami, espérant que ma surprise lui plaise.