♪ I remember years ago Someone told me I should take Caution when it comes to love : I did Je regardais attentivement les feuilles face à moi, un crayon gras dans la main pour rajouter quelques détails aux ébauches que je venais de finir dans la mâtiné. Attrapant ma gomme, je venais rectifier une des robes dessinée, la faire plus cintrer était un choix plus judicieux.
Je posais mon matériel et attrapais la tasse à café sur mon bureau. J'avais fini ces trois modèles et il fallait maintenant que je m’attelle au choix des tissus. Ni trop lourds, ni trop soyeux ce sont mes deux critères de choix. Malheureusement n'étant pas de sexe féminin, l'avis d'une concernée était indispensable pour savoir ce qu'elle, et les femmes en général, attendaient d'un vêtement comme la robe.
D'ailleurs j'avais choisi cet habit car, bien qu'il en existe des milliers de modèles, on pouvait toujours la réinventer, la mettre à notre goût afin d'être toujours plus imaginatif sans tomber dans le ridicule ou le trash. Une robe en viande, c'était définitivement out. D'autre part, en été, la robe était de sortie alors autant en profiter.
Je finissais d'un trait le liquide noir et posais le contenant dans l'évier pour ensuite attraper mon sac. J'y mettais les précédentes ébauches et d'autres dessins qui étaient déjà prêts à la commercialisation. Ces luminaires avaient été approuvé par une chaîne de magasins vendant des meubles de marques, le vendeur avait été conquis et m'en avait commandé cinquante de chaque modèle. C'était loin d'être grand chose, mais il y avait un début à tout. Maintenant il fallait que je me développe.
Si au début je m'étais destiné à un design d'intérieur de par l'envie de combler une pièce vide avec des formes épurées, le design stylistique m'apparaissait tout aussi intéressant. L'idée de départ, l'envie de poser cela sur papier, une esquisse en quelques minutes, une ébauche en noir et blanc puis un dessin coloré ; la coupe, le choix des matières et matériaux, les premiers essais, l'avis des vendeurs.
Tout était semblable, sauf qu'un vêtement devait être agréable à porter pour le maximum de personnes tout en étant élégant. Il devait s'apparenter à une seconde peau, à quelque chose qu'on est fier de porter et fier de montrer aux autres car il nous va bien et nous met en valeur. Mais pour cela, il faut avoir une référence.
Il me manquait donc des modèles et pour le moment j'allai me contenter de ma manager, Rebecca. Ce qui n'est pas plus mal, c'est une très belle femme qui ne ressemble à rien à ces thons maigres et sans vie que sont les mannequins de podium. En fait elle est bien plus féminine et c'est elle qui incarne la Beauté, la vrai.
Je sortais de mon appartement en vitesse. Il fallait que je sois à l'heure. Être en retard portait malheur dans certaines régions.. Dévalant les escaliers de l'immeuble je me retrouvais rapidement face à mon agence, prenant, grâce au bus, la direction de River Road. Pour faire passer le trajet je surfais sur mon smartphone, afin d'être au courant des dernières actualités récentes -pas du tout intéressantes-. « Tiens, mon frère s'est résigné à enlever ce bleu criard de sa garde robe.. Pas trop tôt. »
Je descendais du bus devant le Starbucks et me dirigeais rapidement vers une table de libre le temps que Rebecca arrive. « Ah, une nouvelle vidéo de Failarmy ». Quoi de mieux pour patienter ?
Je ne put voir que quelques secondes de la compilation de fails et me redressais pour saluer la belle blonde.
« Salut. » Je l'invitais à s'asseoir avec un sourire. « Comment tu vas ? Je ne t'ai pas dérangé en te demandant de venir ? Je m'y suis pris un peu en retard. »
Clinging to me. Like a last breath you would breathe. You were like home to me. I don't recognize the street. Please don't close your eyes, don't know where to look without them. Outside the cars speed by, I never heard them until now.
C’était une journée comme les autres pour Rebecca. Une petite routine comme n’importe quel jour de la semaine. Elle se levait, prenait son petit-déjeuner, allait à la douche, s’habillait, partait pour le travail, prenait sa pause à midi et revenait à treize heure, finissait sa journée, rentrait, faisait le ménage, préparait son repas et allait dormir. Rien de bien passionnant pour une jeune femme de vingt-quatre ans. Elle aimerait que sa vie soit plus attractive, plus marrante mais, elle ne pouvait se résoudre à avoir ce genre de contacts et reprendre des activités tout ce qui a de plus normales pour une femme de son âge. Elle aurait peut-être une vie plus passionnante si elle avait un petit-ami ou des hommes régulièrement dans sa vie mais, elle ne pouvait pas faire ça. Elle n’arrivait pas à se laisser toucher par qui que ce soit du sexe opposé sauf par ses amis proches. Alors, elle se contentait de remplir sa vie de ses amis et de sa famille. Ils la rendaient heureuse et c’est tout ce qui comptait à ses yeux. Le bonheur de retrouver ces gens qui l’aiment sans rien demander en retour était la chose la plus bénéfique dans sa vie.
Elle était au bureau lorsqu’elle reçut le message de son ami Keilan. Elle avait immédiatement eu un sourire sur ses lèvres lorsqu’elle vit le nom affiché. Elle aimait énormément passer du temps avec lui. ca lui faisait quand même bizarre qu’il lui ait demandé d’être son manager alors que jusqu’à présent, elle n’avait eu qu’un poste d’assistante du manager. Et, être assistante de son patron n’était pas toujours tout rose et tout beau. Ca non. Elle en prenait souvent pour son grade. « Rebecca, j’aimerais ceci si ce n’est pas trop vous demander. », « Soyez compétente pour une fois Rebecca et arrangez moi ça de suite. » et j’en passe. Elle n’avait que rarement le droit à des félicitations pour le travail qu’elle fournissait. Mais, ce n’était pas ça le plus dur à supporter, oh non. Ce qui était impossible à supporter à ses yeux c’était les regards lubriques d’un de ses collègues. Il lui mettait même parfois la main aux fesses en lui disant à quel point il aimerait l’avoir dans son lit et lorsqu’il partait, elle fuyait en direction des toilettes et fondait en larmes. Ce n’est pas d’avoir été touché qui la faisait craquer mais, c’était le fait qu’elle se sente sale, encore plus souillée. Elle se sentait comme un objet qu’on ne respecte pas et c’était vraiment horrible. C’était limite du harcèlement sexuel à cette fréquence mais, personne ne la croirait. Elle était quelque peu instable psychologiquement selon certains. Une névrosée de plus dans la société.
Lorsque dix-sept heures sonna, elle prit ses affaires et partit rejoindre son ami au Starbucks. Un bon café macchiato lui ferait du bien et elle en avait bien besoin. Elle entra et vit son ami. Elle se dirigea immédiatement à sa table et elle lui sourit. Ils étaient totalement opposés dans leurs tenues. Elle portait un tailleur qui était de rigueur dans sa boîte et lui était plus décontracté. « Salut. » « Hey ! » Il l’invita à s’asseoir et elle s’exécuta immédiatement. « Comment tu vas ? Je ne t'ai pas dérangé en te demandant de venir ? Je m'y suis pris un peu en retard. » Elle lui sourit et enleva sa veste. « Tu ne m’as pas dérangée, t’en fais pas. Ca me fait même plaisir d’être ici, j’ai besoin de me changer les idées… Mais bref, ça va toi ? » Elle était consciente qu’elle n’avait pas répondu à sa question et elle espérait qu’il n’insiste pas pour savoir si elle allait bien sinon, elle allait devoir lui parler de ce porc et elle n’avait pas envie de se remémorer tout ça.